ÉPAULARD (Alexis). Vampirisme, nécrophilie, nécrosadisme, nécrophagie. Thèse présentée à la Faculté des Médecine et de Pharmacie de Lyon. Et soutenue publiquement le lundi 23 décembre 1901 pour obtenir le grade de Docteur en Médecine par Alexis Épaulard, élève de l’Ecole du service de Santé militaire. Lyon, A. Storck et Cie, 1901. Demi-percaline rouge à la bradel, pièce de titre noire, couverture conservée (reliure signée G. Gauché). 102 pages. 150×239 mm. Bords jaunis, recto de la couverture, verso de la dédicace, les pages 98, 100, [101] et le recto de la dernière couverture entièrement doublés de papier japon. Édition originale.
450 euros
Le XIXe siècle connut plusieurs affaires plus ou moins retentissantes, mettant en jeu des profanations de sépultures. La première fut celle du célèbre sergent Bertrand, en 1848-49, qui servit de matrice à l’élaboration des discours sur la nécrophilie, et à l’invention de la figure d’un pervers nouveau. Faute, notamment, de vocabulaire adapté, les individus en question se virent durablement qualifiés de vampires : « Le Vampire de Montparnasse » (Bertrand), Le « Vampire de Saint-Ouen » (Henri Blot), « Le Vampire de la Rochelle ». Le terme « nécrophile » fut appliqué pour la première fois à ce type de cas en 1852 par un aliéniste, mais on lui préféra longtemps l’appellation précédente ou bien des expressions ayant au moins le mérite de la clarté telles que « amoureux de cadavres », comme l’illustre le titre du roman de Ludovic Pichon, L’amant de la morte.
« Il faut attendre l’affaire du “Vampire du Muy”, en 1901, et surtout la thèse de médecine qu’Alexis Épaulard, élève du Professeur Lacassagne, consacre à cette occasion au sujet, pour qu’une terminologie plus spécifique soit développée et nuance la grande diversité des comportements jusqu’alors regroupés sous le terme “vampirisme” (sous lequel il englobe alors “toutes les profanations de cadavre, quelle que soit leur raison première”), en distinguant “nécrophilie”, “nécrophagie”, “nécrosadisme”, ou encore “fétichisme funéraire”. Mais sur toute la période, le terme “vampire”, facilité de langage, demeure la référence essentielle pour nommer le nécrophile et être compris, en dépit de ses aspects problématiques, et notamment du fait qu’il continue de maintenir autour du pervers une aura surnaturelle, à l’opposé de la rigueur scientifique dont se réclament les discours. » (site criminocorpus)
Cet ouvrage semble rare, difficile à trouver. Un exemplaire à la vente Gruaz (27-28 avril 2017 ; lot 306). Voir aux dates 1825 (Kératry), 1872 (Pichon) et 1886 pour le cas d’Henri Blot, traité dans cette thèse (pages 17-19).