ANTOINE (A.). Les petits peureux corrigés ; ouvrage destiné à prémunir les enfans contre toute idée d’apparitions, de revenans, de fantômes ; et à leur inspirer le courage nécessaire dans les événements qui paraissent surnaturels. Paris. A la librairie d’éducation de pierre Blanchard, 1818. In-18, veau raciné, roulette dorée en encadrement, roulette intérieure, dos lisse orné, pièce de titre verte, tranche dorées (reliure de l’époque). Coiffe supérieure rognée, cuir recollé, haut des mors fendus, coins un peu émoussés, reliure manipulée. Exemplaire néanmoins très correct. 3 ff et 173 p., 5 gravures et vignette titre. 132×78 mm.
80 euros
Sur la page de garde : « Ce livre a été donné à Auguste Doléant le 1er janvier 1824. Par mon cousin Bodinier fils demeurant au gros caillou. N° 62 Blanchisseur ».
L’auteur annonce dans la préface : « Comme il est presque impossible aux parens les plus sages et même les plus attentifs de garantir leurs enfans des discours d’une servante imbécille (sic), ou des récits d’une imagination malade, c’est donc à la raison qu’il faut avoir recours… » Il se propose d’aider les parents à éviter l’enracinement d’idées absurdes dans la tête de leurs enfants, en contant, sous forme de conversations entre Monsieur le curé, des enfants et des adultes, des histoires merveilleuses pour lesquelles des explications rationnelles sont données.
Tant par les textes que par l’illustration, Les petits peureux corrigés, dont l’originale date probablement de 1813, est en quelque sorte une version pour enfants des Démoniana et autre Livre des prodiges. En 1832, le thème du vampire fut mis à contribution dans un ouvrage comparable, de Jeanne-Justine Fouqueau de Pussy (Le Grand-père et ses quatre petits-enfants).
Animé d’intentions éducatives similaires, l’éditeur fit paraître par ailleurs Les accidens de l’enfance, un recueil illustré, « utile et amusant » (en réalité très effrayant), destiné à « détourner les enfants des actions qui leur seraient nuisibles ».