[MANUSCRIT]. Manuscrit faustien du XVIIIème siècle, version du Höllenzwang. 53 p. sur 28 ff. in-8 (274 x 174 mm). Illustré de 14 dessins à l’encre dont 1 à pleine page. Encre brune, papier vergé et papier vélin. Deux cahiers brochés et deux feuillets libres.

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« Il existe un certain nombre d’imprimés et de manuscrits faustiens, censés correspondre aux grimoires utilisés par Faust dans ses supposées invocations. Manuscrits ou imprimés, tout ce que nous avons d’écrits magiques attribués à Faust date, à une exception près, du dix-huitième siècle, exactement des années 1680 à 1820. » (A. Dabezies)

Dans Possession et sorcellerie au 17ème siècle, chapitre 10 : « Mémoire de M. D’Argenson sur les associations de faux sorciers à Paris en 1702 », Robert Mandrou donne de nombreux exemples de pratiques mettant en jeu des manuscrits d’invocation, à dessein d’extorquer de l’argent à des gens crédules en leur faisant espérer trouver l’amour ou bien mettre la main sur des trésors, ou encore récupérer des objets volés…

On peut donc penser que ces manuscrits faustiens étaient éventuellement utilisés à des fins comparables en Allemagne. On peut aussi, comme le suggère A. Dabezies y voir plutôt un lien avec le goût d’un certain public du 18ème siècle pour les livres et opuscules de magie, de la même façon que les succès de Cagliostro, de Mesmer, de Saint-Martin et de tant d’autres coexistaient avec l’élan rationaliste et scientifique de ce siècle.

Quoi qu’il en soit, il semble qu’il n’existe pas de publication nous renseignant sur l’intérêt des formules et recettes contenues dans ces manuscrits et sur leur éventuelle originalité (par exemple, A. Dabezies ne donne aucune référence). Le nôtre est une version fidèle du Höllenzwang, un livre de magie noire publié au début du XVIIe siècle. Il pourrait avoir été écrit vers 1700.

Un autre manuscrit du Höllenzwang est conservé à la fondation Bodmer. Il est écrit : « Au début du dix-septième siècle fut publié un livre de magie noire attribué au Faust mythique, connu sous le nom de Höllenzwang. La bibliothèque de Weimar contenait un manuscrit de cet ouvrage dont Goethe avait pris connaissance. C’est un manuscrit semblable que Martin Bodmer put acquérir en 1949. Ce document, difficilement datable, est écrit en signes cabalistiques, censés, d’après la glose écrite en allemand, renfermer une série de formules magiques à l’usage des exorcistes, pour susciter, notamment, les sept esprits du mal. »

Voir André Dabezies : Faust magicien et ses œuvres de magie. Pour d’autres photos de ce manuscrit, voir notre article dans Le Blog du Bibliophile : Faust en bibliophilie : des manuscrits, de la littérature, mais surtout du rêve… (nous avons par ailleurs autorisé sa reproduction intégrale sur le site omega-magick.com, dans la section « Grimoires » sous l’intitulé Der Schwarze Hollenzwang)

Rare et fascinante pièce.

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