MUSAEUS (Johann Karl August). Contes de Musaeus précédés d’une notice par Paul de Kock [et traduits par D. L. Bourguet]. Paris, Moutardier, 1826. 5 volumes in-12, demi-basane verte, dos lisse orné de filets dorés (reliure de l’époque). Faux titre, titre, (xxiv), 263, 258 et 1ff n. ch. (Nouvelles publications), 290, 229, 216 et 1ff n. ch. (table des 5 tomes). 138×80 mm. Édition originale. 5 frontispices de Couché fils [inspirés d’une édition allemande]. Dos gauchis, rousseurs, frottements aux reliures, dos gauchis, un manque de papier au second plat du tome 4, un coin fragilisé mais restant assez solide.
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La publication de cette édition, la première française se consacrant entièrement à Musaeus, s’inscrit dans l’intérêt porté par le public au folklore, aux coutumes pittoresques des temps révolus.* C’est d’ailleurs à cette époque que les contes de Grimm commencent d’être traduits. Le recueil contient L’amour muet, L’enlèvement, La Chronique des trois soeurs, Richilde, Les écuyers de Roland, Libussa, La Nymphe de la Fontaine, Le Trésor du Hartz, Légendes de Rubezhal (cinq textes), La Veuve, La Poule aux Oeufs d’Or, Le Démon-Amour , Méléchsala et enfin, Le Voile enlevé. L’amour muet et L’enlèvement relèvent du fantastique ; le second se rapporte à la légende ancienne de la Nonne sanglante. C’est à Musaeus que revient le mérite de l’avoir fixée et M. G. Lewis l’exploita dans Le Moine (1796). Richilde correspond peu ou prou à Blanche-Neige. Le thème de Rubezhal a quant à lui inspiré Spiess pour Les Esprits de la Montagne (voir infra).
Cette édition est reparue en 1836 ; elle a par ailleurs été contrefaite en 1826 (3 tomes publiés à Bruxelles, selon un ancien catalogue de vente accessible sur Google Livres). D’autres traductions relativement anciennes, consacrées également à Musaeus ou bien lui accordant une place, existent. A l’instar de la contrefaçon de 1826, certaines semblent très peu connues et sont probablement très rares. Citons Contes populaires des Allemands, par Joseph Lefèvre, paru en Allemagne en 1845 – et non pas en 1803 comme on le lit parfois. C’est peut-être la première édition des contes de Musaeus après celle de 1826. Citons également Contes populaires de l’Allemagne, par le comte de Corberon (Paris, 1836, au Bureau de L’Epoque, puis chez Brockhaus et Avenarius, en 1844). Cela étant, cet ouvrage centré sur les légendes de Rübezahl, aux notes abondantes, puise aussi chez d’autres auteurs. Il est d’abord paru dans L’Epoque, ou les soirées européennes. Les seules traductions antérieures à 1845 que nous connaissions, en dehors de celles citées dans cette fiche et dans les trois précédentes, sont mentionnées dans nos commentaires sur Fantasmagoriana ; il s’agit d’autres versions de L’amour muet (seul conte pour lequel nous avons effectué des recherches spécifiques). Quoi qu’il en soit, des investigations plus poussées sont nécessaires.
Loliée 364 et 365. Pas dans Oberlé (seulement la seconde édition de 1836).
* Voir à ce sujet : L’évolution du romantisme : l’année 1826, par Christian A. E. Jensen. Paul de Kock indique dans sa notice que « les contes populaires sont tous du domaine de la féérie, genre qui, depuis quelques temps, a été fort peu exploité en France. »