[MUSAEUS (Johann Karl August)]. MONTOLIEU, Isabelle de. Recueil de contes. A Genève, Chez J. J. Paschoud, Libraire. An XI (1803). Trois tomes en trois volumes in-12. Reliure demi basane de l’époque, tranches mouchetées. [4]-IV-204; [4]-285 et [4]-225-[6 -catalogue] p. 92x162mm. Exemplaire imprimé sur papier bleu. Trois frontispices dépliants et une gravure illustrant une scène de la page 125 du tome 2 ; les bords des frontispices sont froissés. Décolorations aux dos (frottements), quelques feuillets ou cahiers légèrement déboîtés, quelques coins émoussés, dos gauchis, accrocs au mors supérieur du tome 1, quelques trous de ver sur les dos, mais bon exemplaire. Cachet de la bibliothèque Mr de Chapt de Rastignac. Edition originale.
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A notre connaissance, c’est dans ce recueil que sont traduits pour la première fois en français des contes de Musaeus. On y trouve en l’occurrence Le voile enlevé ou les cygnes. Conte populaire et Mélechsala ou le langage des fleurs. Ces deux contes sont précédés d’une page de faux-titre : « Contes traduits de Muzéus. (sic) Par Mde de Montolieu », d’une préface de huit pages ainsi que d’une gravure illustrant Le voile enlevé, jouant le rôle de frontispice. Ainsi, cette présentation confère presque à ce recueil la qualité de publication consacrée à l’auteur allemand. Les deux autres textes de ce livre, qui figurent en première position dans l’ouvrage, sont de l’auteure : Conte de la princesse Una, ou les talismans et Jenny ou le retour du matelot.
Rappelons que Musaeus fit paraître ses contes entre 1782 et 1786, c’est-à-dire un peu plus de 25 ans avant que Jacob et Wilhelm Grimm ne commencent à publier les leurs. D’après son neveu, l’écrivain Kotzebue, certains furent collectés auprès de personnes âgées. Les autres sont presque tous basés sur des sources imprimées. Toutefois, bien qu’issus du folklore, ces textes relèvent d’un esprit différent de celui que les Grimm donnèrent aux leurs, les deux frères s’étant s’attachés à retranscrire fidèlement les traditions recueillies tandis que Musaeus s’en servait surtout comme base et faisait œuvre de littérature bien plus que de transcription [ce qui, soit dit en passant, lui permet d’occuper une place intéressante dans la genèse du genre fantastique ; voir notre introduction]. S’il fallait citer un point commun à ces trois écrivains, autre que le matériau utilisé, ce serait sans doute le fait qu’aucun d’entre eux n’avait l’intention ni même l’envie de s’adresser au public enfantin.
Pour la dernière partie de la fiche, voir : David Blamires : Musäus et les débuts du conte de fées, in Telling Tales. The impact of Germany on English Children’s Books ; 1780-1918