Neu-eröffnetes Welt- und Staats-Theatrum. Welches die in allen Theilen der Welt, sonderlich aber in Europa vorfallende Staats-, Kriegs- und Friedens-Affairen, wie auch andere merckwürdige Begebenheiten, in einem deutlichen Auszuge vorstellet, und zugleich dieselben mit gehörigen Documenten und beygefügten Anmerckungen aus der Historie, Genealogie, Geographie u.d.gl. hinlänglich erläutert. Erfurt, 1732. 105×167 mm. page de titre double, 745 p., 4 ff. n. ch. Frontispices (un par livraison, sauf pour le mois de décembre : carte sur une double page*). Plusieurs erreurs de pagination, sans manque. Réunion des douze livraisons de l’année 1732. Reliure d’époque, demi-vélin, un peu usée, avec des brunissures importantes. Intérieur en bon état.
700 euros
Un article à la fois précoce et particulièrement intéressant.
Cette revue qui parut de 1725 à 1739 témoigne remarquablement des débuts de la presse périodique [qui se situent à la fin du XVIIe siècle]. Attachée à rendre compte des événements locaux et étrangers, plus particulièrement européens, elle s’inscrit dans la tradition des magazines historico-politiques encore jeunes, qui, se partageant entre journalisme quotidien et historiographie, répondaient au besoin du public de réfléchir et d’apprécier les événements dans un contexte historique contemporain global. On ignore qui la dirigeait ; le nom Arnoldo Liberio qui y figure est un pseudonyme.
D’après la bibliographie d’Antoine Faivre, elle fut la première en Allemagne, après le Commercium Litterarium, à discuter des événements liés à Arnold Paole : une douzaine de pages (224-236) dans le numéro d’avril, dans lesquelles est également évoqué le cas de Plogojovitz.
L’article en question est commenté aux pages 267-268 de la dernière édition du traité de Michael Ranft, dans la liste d’ouvrages traitant du vampirisme.
Voici ce qu’écrit Ranft : « L’auteur rapporte d’abord les speciem facti, puis il en rend page 233 le jugement suivant : Ce n’est rien d’autre qu’un nouvel acte de la tragédie déjà jouée en Hongrie et en Pologne sur le même sujet, c’est-à-dire que les vampyres des Sclavoniens, les upierz des Pohlaques et les morts “faisant du bruit en mangeant” (schmatzenden) des Allemands sont tout un, c’est-à-dire une fable composée de vaines imaginations, de faiblesses humaines et de superstitions insensées, qui, alors que la vulgaire populace niaise la considère comme une vérité claire comme le jour, l’entraîne toujours à de plus grandes erreurs et à de plus coupables superstitions, ce qui ne fait qu’accroître et renforcer le pouvoir de Satan, ce que l’on peut aussi déduire, entre autres, du fait que les anciens Sclavoniens se sont ensuite efforcés de trouver un moyen par lequel les vampyres encore cachés dans les tombes pourraient être découverts et trahis le plus rapidement possible, puisqu’ils sont finalement tombés sur le fait qu’ils ont fait courir un cheval entièrement noir dans les cimetières et qu’ils ont fait attention aux tombes près desquelles il se tenait calme. &c. » (traduit de l’allemand)
Thomas M. Bohn note pour sa part que le point de vue de l’auteur de l’article de notre revue, quoique juste, est rarement partagé : « Le manque d’intérêt des médecins et des officiers habsbourgeois pour les modes de vie de la population de la région de la frontière militaire des Habsbourg, résultant de leur incompréhension des traditions locales, s’est ensuite reflété dans l’interprétation savante des cadavres non décomposés. Les contributions sans préjugés, telles que la remise en question du caractère unique des vampires par la revue […], restèrent largement une exception. En avril 1732, la revue n’hésita pas à assimiler diverses figures fantastiques telles que “les vampires des Slaves, les upiertz des Polaques et les morts mâcheurs des Allemands”. » (traduit de The Vampire : Origins of a European Myth, page 91). Sur cette question, voir la fiche des Lettres juives et notre introduction.
Les informations concernant la revue proviennent du site diglib.hab.de
Pas dans le catalogue N°1 de la librairie BMCF.
* Pour la collation, nous nous sommes référé aux exemplaires de la Bibliothèque Nationale d’Autriche (298435-A ALT RARA) et de la Herzog August Bibliothek (d,o- l.b- n.h, fode 3 1732A), entièrement numérisés sur Karlsruhe Virtual Catalog. Les trois exemplaires sont identiques mais la double carte figure au début pour ceux de ces bibliothèques. Nous avons eu en mains un quatrième exemplaire dans lequel figure au début une gravure occupant une double page. Elle est dans le ton des autres, mais il est possible qu’elle ait été ajoutée (elle est en partie collée aux feuillets qui l’encadrent). Les trois autres exemplaires seraient alors complets.