[MANUSCRIT]. REMY (Nicolas). Les Trois Livres de la Démonolatrie, rédigé d’après les jugements de 900 individus, au moins, qui en Lorraine, à la fin du XVIème siècle, dans l’espace de 15 ans, payèrent de leur tête le crime de sorcellerie… Traduction manuscrite inédite de l’abbé Joseph Aveline, d’après l’édition latine de Lyon 1595. s. l., s. n., s. d. (vers 1860). Un volume, in-4, de 189 ff. ch. d’une écriture fine, penchée, très lisible, demi-reliure du XIXème siècle en chagrin noir. Dos à 5 nerfs portant seulement le titre doré. Très rares rousseurs. 255×205 mm
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Conseiller privé du Duc de Lorraine et accusateur public dans les procès de sorcellerie, Nicolas Remy fit condamner par le feu 863 personnes pour sorcellerie. Surnommé le Torquemada lorrain, cet inquisiteur sanguinaire finit par se dénoncer lui-même et fut à son tour brûlé.
Ce livre de témoignage est certainement un livre « de bonne foi » comme disait Montaigne et cela en rend la lecture encore plus effrayante. Rémy s’attache essentiellement à montrer comment s’y prennent les démons pour séduire hommes et femmes, les conservant sous leur emprise, littéralement esclaves. De son aveu même, « les femmes plus que les hommes », sont ciblées.
L’auteur de la traduction est l’abbé Joseph Aveline, ordonné prêtre en 1812, et qui fut interné après 1845 dans l’asile de Maréville en Meurthe et Moselle, alors dirigé par le Dr. Benedict-Augustin Morel, célèbre psychiatre auteur de nombreux travaux. C’est sous sa direction, et sans doute pour le soustraire à ses obsessions, que le Dr. Morel lui imposa ce travail de traduction.
Caillet, 9265 pour l’édition latine de 1595 (seule édition). Lucien Dintzer dans sa thèse consacrée à Nicolas Rémy et son œuvre (Lyon 1936) s’interroge sur le fait que cette traduction n’ait jamais été publiée. Quelques copies ont circulé dans la région lorraine à la fin du XIXème siècle.
Provenance : vente Gruaz 412 (28 avril 2017). Nous avons repris la notice.