Alzonde et Koradin. A Paris, Chez Cerioux, Moutardier, et Ouvrier. A Versailles chez Blaizot. An VII. 2 tomes en 1 volume demi-veau havane, dos lisse orné de filets dorés, pièce de veau ocre, tranches jaunes (reliure de l’époque). 2 ff, 228, 225 p., 2 frontispices (ils sont permutés ; le second est remonté). 164×95 mm. Quelques rousseurs.
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Alzonde est une anagramme d’Aldonze, prénom que les parents de Sade avaient choisi pour leur fils, mais qui devint Alphonse à cause, semble-t-il, d’une erreur dans la déclaration à l’état civil. D’autre part, sa pièce Oxtiern ou les malheurs du libertinage fut éditée l’année suivante chez Blaizot. Certains, pour ces raisons, pensent que cette contrefaçon d’Aline et Valcour aurait pu être initiée par le marquis, pour profiter des ventes de Valmor et Lydia, à un moment économiquement difficile.*
Quelques remarques bibliographiques : il existe des exemplaires ne portant pas de date de publication. De plus, nous avons comparé rapidement le premier tome de notre exemplaire à deux autres (An VII également) et observé quelques différences. Par exemple, l’avant-dernière ligne de la page 2 du nôtre commence par « gnito » (du mot incognito) ; dans les deux autres, c’est par « nito » (le mot est coupé une lettre après). Page 222, une coquille est corrigée dans les deux premiers, alors qu’elle est présente dans le troisième. De même, p. 64, deux coquilles présentes dans le premier sont corrigées dans les deux autres.
Cette édition est très rare, aucun exemplaire ne figure dans les grandes collections. Pia en signale un dans le catalogue Bonnel de 1932 (N° 195, « Dos de basane verte, ornés, tranches jaspées ; reliure ancienne »). Un exemplaire dans Sade, un athée en amour. C’est celui du château d’Oron ; il ne porte pas de date de publication. N° 178 des Fatidiques (Librairie Pierre Saunier ; 2002), celui-ci, alors incomplet d’un frontispice.
* Sade, un athée en amour, p. 280. Il est précisé par ailleurs que Valmor et Lydia et Alzonde et Koradin se contentent de changer les noms des personnages, de supprimer les dissertations politiques et d’édulcorer quelques passages trop osés.