Pauline et Belval, Ou les victimes d’un AMOUR CRIMINEL ; Anecdote parisienne, du dix-neuvième siècle, avec Romances et figures ; Par R**, d’après les corrections faites par l’Auteur d’Aline et Valcour. Paris, Chambon, 1817. 2 tomes en 2 volumes. Demi-vélin à coins, tranches rouges (reliure de l’époque). (xij), 268, 2 ff, 270 p. , 2 frontispices. 169×101 mm Restauration au haut du dos du deuxième volume, plats usés, vélin sali, coupes frottées, quelques défauts à l’intérieur (quelques manques de papier en marge, particulièrement p. v du premier tome. Un petit trou au dernier ff. de texte de ce tome avec perte de trois ou quatre lettres, quelques taches, une déchirure sans manque au ff. 269-270…). Plusieurs feuillets d’une réédition de Mémoires d’un vieillard de vingt-cinq ans, de Louis-Julien de Rochemond, ont été ajoutés à la fin du second tome, postérieurement à la reliure. Exemplaire un peu modeste, mais très convenable.

2500 euros

Il pourrait exister quatre éditions de Pauline et Belval :

Pauline et Belval, ou les Victimes d’un amour criminel, anecdote parisienne, 1798, 3 volumes in-12 (information donnée par Pigoreau dans sa Petite bibliographie biographico-romancière…, octobre 1821, page 309. Nous ne connaissons aucun exemplaire de cette édition, pas même dans une institution : nous ignorons si elle existe vraiment).

Pauline et Belval, ou Suites funestes d’un amour criminel. Anecdote récente avec Romances et figures, par M. R***. Paris, Chambon, Le Normant, 1812, 2 volumes. Edition référencée sous le numéro 4857 dans la Bibliographie de l’Empire, qui indique un tirage de 1000 exemplaires.

Pauline et Belval, ou les victimes d’un AMOUR CRIMINEL ; Anecdote parisienne, du dix-neuvième siècle, avec Romances et figures. Par M. R***, d’après les corrections faites par l’Auteur d’Aline et Valcour. Paris, Chambon, 1817, 2 volumes.

Pauline et Belval, Ou les victimes d’un amour criminel. Par le Marquis De SADE, Auteur d’Aline et Valcour, etc. etc. s.d. [vers 1820], Paris, chez les marchands de Noueavutés (sic), 2 volumes.

La France littéraire, qui cite les éditions de 1798 et 1817, indique : « Ce roman ne nous est connu que par l’attribution à de Sade qu’en a faite Pigoreau dans sa Petite bibliographie romancière. »

Il semble que l’on ne sache pas si Sade a affirmé ou démenti avoir joué un rôle dans l’écriture de ce livre*. À sa lecture, certains passages, des thèmes, des idées, des formulations peuvent raisonnablement rappeler son style et on a l’impression qu’il a possiblement pu intervenir dans l’écriture. On remarque aussi la présence d’une Madame Clairville, alors qu’une Madame de Clairwil figure dans Juliette (1801). Il est brièvement question également d’une fête de l’amitié, or c’est le titre de l’une de ses pièces de théâtre. De même, on retrouve le nom Belval ainsi que celui de Florival – qui est lui aussi un personnage de Pauline et Belval – dans une même autre pièce de Sade : L’Union des arts, ou les ruses de l’amour.

La notice de l’exemplaire de Pierre Leroy, de la dernière édition, décrit dans Sade, un athée en amour, précise : « (…) La présente édition dont la pagination est la même que la précédente affiche au contraire la paternité de Sade. Cette paternité est acceptée par Guillaume Apollinaire qui intègre le roman dans sa bibliographie des œuvres de Sade, elle est limitée à la préface par Gilbert Lely et Jean-Jacques Pauvert qui l’introduit dans les Œuvres complètes. Mais selon Annie Le Brun, la préface diffère trop profondément de la brillante analyse du roman noir dans l’Idée sur les romans pour être attribuée à Sade. Le dossier mérite d’être examiné et mieux pris en compte le jeu ironique sur les lieux communs rousseauistes (l’Elysée, la petite vérole, le fétichisme des vêtements) » (p 277).

Sur le plan bibliographique, la comparaison de quelques exemplaires permet de constater que :

– l’édition de 1812 et celle de 1817 sont en tout point identiques, aux titres et faux-titres près.

– de même, l’édition de 1820 est identique aux deux précédentes, sauf pour les quatre derniers feuillets (pages 263 à 270) du tome 2, qui ont été recomposés, le texte restant le même (nous l’avons constaté sur les trois exemplaires auxquels nous avons eu accès).

Il apparaît donc que ces trois éditions n’en sont sans doute qu’une, avec titres renouvelés et un tome complété pour l’une. Cela n’avait semble-t-il jamais été signalé.

Un exemplaire de la dernière édition dans la collection Pierre Leroy (supra). Aucun chez les autres grands collectionneurs. Loliée 536 (la dernière édition, également). Lot 1184 de la vente Arenberg du 14 décembre 2019 (la dernière édition). N° 412 de la vente du 12 septembre 2019 de Sarl Est Enchères (celle de 1817). Un exemplaire « s.l., s.n., 1812 » ( ?), vendu en 1986 (cédérom Artprice).

Joint : le numéro 208, du 29 juillet 1817, de la Gazette de France (4 p.) Extrait d’une reliure ; déchirure sans manque au pli. 217×340 mm. Ce numéro contient un très long résumé du roman (240 lignes réparties en deux colonnes en bas des quatre pages du journal). Le critique reproduit le titre du livre qu’il vient de résumer, mais pas la mention « Par R**, d’après les corrections faites par l’Auteur d’Aline et Valcour », et précise que l’on prétend que le fond est véritable. Il formule le souhait « que la vente et le succès de ces deux volumes puisse être utile aux héritiers de l’infortuné Belval. »

* Rappelons cependant que des papiers lui appartenant furent brûlés à sa mort.

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